- Projet suspendu -

J’avais un peu entendu parler de l’histoire de Port-de-Bouc, mais quand je dus me pencher plus profondément sur le sujet, je ne me doutais pas que l’aventure qui m’attendait prendrait trois ans de ma vie.
Cette petite ville de la Côte d’Azur près de Martigues a connu pendant soixante-dix ans, un destin proche de l’incroyable. Un ou deux livres en font mention. Mais pour créer une œuvre audiovisuelle d’importance, il fallait recueillir les témoignages des derniers survivants de cette épopée méconnue qui fut l’honneur de la condition ouvrière du XXéme siècle.
Un film avait déjà été réalisé sur le sujet. Or, la communauté Portdeboucaine ne s’était pas reconnue dans son histoire. Donc, pour tenter de lever les méfiances des anciens, je décidai d’écrire et de réaliser un court-métrage « Carnet de route d’un scénariste » destiné à la population de Port de Bouc. Ce court-métrage fut projeté au cinéma "Le Méliès". Deux cents personnes sortirent de la salle suffisamment émues pour me promettre d’ouvrir la malle aux trésors de leurs souvenirs. J’allais tout savoir sur la création et la vie du Chantier Naval de Port de Bouc et son histoire dans l’Histoire. Ils tinrent parole.
J’écrivis une saga télévisuelle de seize fois une heure et demie… qu’aucune télévision européenne n’aurait les moyens de tourner. J’en fus désolé. Le temps passe et aujourd’hui, il est à craindre que les habitants de Port-de-Bouc ne vivent presque oublieux de leur propre histoire. Cette ville aurait mérité une renommée qui n’aurait pas été usurpée, mais comme tant d’autres, le combat exemplaire de ces hommes et de ces femmes n’a pas fait le tour du monde.
Certains pourtant n’ont pas encore oublié le rôle important que cette population a pu jouer pendant l’épisode tragique de « l’Exodus ».
Si la vie me prête encore quelques années, je pense faire un livre avec ce magnifique sujet. A moins, qui sait, qu’un jour, le temps ne soit venu d’une super-production européenne sur la mémoire ouvrière autour des chantiers navals.

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