Header image ANTOINE TUDAL  
 
 

Les chardons du Baragan

Louis Daquin, metteur en scène bien connu avant la guerre grâce à son film "Nous les gosses", avait décidé en 1958 d'adapter le roman de Panaït Istrati.
Bien que beaucoup plus jeune que lui, il me pria de ne pas hésiter à le corriger chaque fois qu'il aurait le "pied trop lourd", sa spécialité prétendait-il !
Panaït Istrati avait été interdit en Roumanie pour cause d'anti-communisme ( Sous Ghorghiu Dej et non Ceaucescu). Daquin demanda au ministre de la culture de le désinterdire, ce qu'il accepta de mauvaise grâce, en se réfugiant sous le prétexte que la veuve de l'écrivain nous refuserait sûrement l'autorisation de réaliser le projet. Nous allâmes quand même tenter notre chance auprès de cette dame, très remontée contre le régime.
Elle nous ouvrit la porte, et le miracle eut lieu sans même que nous eûmes à ouvrir la bouche. En me voyant, elle tomba en émotion - Chose qui m'était jusque là assez étrangère ! - :
"Mon Dieu, comme vous ressemblez à mon mari !"
Le hasard avait bien fait les choses. Une tasse de thé plus tard nous avions la bénédiction de Mme Istrati. Le film se réalisa en Roumanie avec des moyens assez confortables et les péripéties habituelles, à l'exception de l'une d'entre elles... Un des pilotes d'avions à réaction qui effectuait des effets de vent très violent sur la plaine du Baragan demanda à refaire le plein de carburant. Il en profita pour "Choisir la liberté".
Ce film représenta la Roumanie au Festival de Cannes. Depuis, je n'ai jamais eu l'occasion de le revoir.

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