La C.G.T. de l'époque me proposa de faire un court-métrage pour défendre l'idée suivante : si les patrons et les syndicats trouvaient un terrain d'entente, de jeunes ouvriers travaillant à la fabrication des pièces d'avions pourraient eux aussi pratiquer l'aviation de loisirs.
L'idée était généreuse. Elle pouvait faire l'objet d'un long métrage avec de bons acteurs.
On me donna carte blanche. J'écrivis une histoire sympathique qui serait mise en scène par Henri Aisner.
Le projet prit de l'ampleur quand on me proposa de faire revoir mon scénario et mes dialogues par un scénariste américain rescapé du Maccartysme, exilé en France : Ben Barzman. Celui-ci avait travaillé pour Anthony Mann, Joseph Losey, Edward Dmitryk, Jules Dassin etc...
Je bénéficiai d'une formation accélérée aux techniques d'écriture des scénaristes américains.
J'en mesurai toute l'importance pour avoir eu précédemment l'opportunité de côtoyer Dalton Trumbo et Michael Wilson pour une mise en place d'autres projets d'envergure.
Malheureusement les choses se gâtèrent par la suite. D'autres personnes mirent leur grain de sel dans l'histoire.
A part le fait que ce fut le premier film de Jean-Paul Belmondo, ce qui reste pour moi un plaisir, il y eut des bourdes gigantesques et maladroites dans la distribution qui donnèrent de belles figures aux personnages de gauche, et firent des caricatures de patrons ou de syndicalistes de droite.
Avec le temps, le film reste gentil, sans plus.

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