Header image ANTOINE TUDAL  
 
 

LE NYCTALOPE

Six ans après "Tempo", je me sentis à nouveau prêt. Je me lançai comme à l'abordage dans l'écriture de "Lanterne Sourde", l'histoire d'un écrivain qui devenant aveugle, rédige ses souvenirs pour ne pas les perdre de vue. Les débuts sont laborieux, puis son acuité sensorielle devient de plus en plus prégnante. Il parcourt les méandres de son cerveau jusqu'au moment où il s'aperçoit que ses souvenirs ne lui appartiennent plus ; son imagination est en train de lui dévorer la mémoire à un point tel qu'à la fin du livre, l'écrivain n'a plus les mots pour continuer.
Gallimard refusa le manuscrit avec l'argument qu'il ne ressemblait pas à "Tempo". Comme j'avais un contrat pour dix ouvrages, j'étais paralysé. Je le portai malgré tout chez Julliard ; Christian Bourgois qui aimait beaucoup le livre, me contacta. René Julliard me mit entre les mains de son avocat Robert Badinter. Celui-ci réussit à m'arracher de chez Gallimard pour les romans. "Lanterne sourde" devint "Le Nyctalope". Je ne restai chez Gallimard que pour la poésie et le théâtre dont je dois dire qu'il n'a plus jamais été question. Au point que lors d'un récent salon du livre, la charmante personne qui tenait le stand Gallimard m'affirma que je n'avais même jamais été édité au "Point du Jour" !

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