Panurge se paye la Parisienne à qui il gardait un chien de sa chienne (d'après Pantagruel)

Le lendemain, c'était la Fête-Dieu et ce jour-là les femmes se mettaient en linge, et la dite personne s'était enfilée dans un fourreau de satin cramoisi sous une cotte de velours blanc immaculé.

Panurge se mit en quête et finit par trouver une délicieuse levrette en chaleur qu'il ramena dans sa chambre et la nourrit comme princesse en sérail. Après deux jours il la tua et prit la partie la plus chaude que l'on ne peut évoquer sans rougir d'un endroit ou d'un autre.

Il réduisit cela en haché menu et se rendit là où la dame devait se rendre pour suivre la procession. Panurge lui donna de l'eau bénite et un rondeau qui disait ceci :

Cette fois où ma jolie rebelle
Je vous avais dit ma cervelle
Vous eûtes la bonté de me chasser
Sans que je vous aie entourroupettée
En fait si toutes les formes de mon étincelle
Vous déplaisaient comme ordure en poubelle
Vous pouviez vous-même sans mère maquerelle
Me dire : "Casse-toi vilain vautour
Du vent, du balai, casse-toi."
Je ne défrise pas votre auguste rondelle
En ressentant les offres de la bandelle
Imaginant ce que cachent vos velours
Car les joyeuses cabrioles de l'amour
Devraient tarir ta ritournelle.
"Du vent, du balai, casse-toi."

Et pendant qu'elle lisait ce petit papier, Panurge en profita pour la tartiner d'extrait de moule de levrette en rut sur sa robe, ses manches et il lui susurra :

- Madame, j'espère que la passion que je vous porte, nuit après nuit, me retournant sur ma couche comme rôti en broche, vous appelant de toute la force de mon désir de pénétrer votre rose mystère, me sera comptée quand je passerai au paradis la porte des amants déconfits...

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