Cinquante ans après avoir fait une série de photos de Nicolas dans son atelier sur sa demande, il me sembla que le moment était venu de les mettre en lumière. Dans le prolongement de ma soupente, j'écrivis des poèmes ...
Anne de Staël ma soeur, me fit le don d'un texte qu'elle avait écrit sur cette époque de la rue Gauguet.
Ce livre est précieux pour moi qui nous voit pour la première fois réunis tous les trois dans ces pages inespérées.

Vieux,
Est-ce que tu veux bien venir me faire
quelques photos de l'atelier et de
moi? Les photographes m'emmerdent,
ils me figent dans leur gélatine, ils
mettent leur nez avant leur objectif...
Un photographe qui vient chez toi,
c'est comme un constat d'adultère.
Je sais que toi tu t'en fous, tu verras ce
qu'il faut regarder, fais ça bien. Je te
trouverai un peu de fric, pas beaucoup
mais ça t'aidera toujours.

Nicolas de Staël
Février 1953
(Mot griffonné sur une déchirure de papier à dessin)

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